En mars, elles ont remporté de haute lutte leur match de qualification en Thaïlande, s'assurant ainsi leur ticket d'entrée aux Jeux asiatiques pour personnes handicapées, qui se dérouleront cette année à Jakarta, en Indonésie. Pour certaines d'entre elles, il s'agira de leur premier voyage à l'étranger et de leur premier tournoi sous les couleurs afghanes.
Après des décennies de conflit, la population afghane n’a pratiquement plus accès aux soins, mêmes les plus élémentaires. Parce que sa famille n’a pas pu la faire vacciner contre la polio, Farzana a perdu l’usage de ses jambes quand elle avait deux ans.
Capitaine de l’équipe, Nilofar travaille au centre de réadaptation physique du CICR à Kaboul. Son ambition : que le monde voie dans l’Afghanistan autre chose qu’un pays plongé dans la guerre et la violence.
Il s’agira du premier tournoi à l’étranger pour Saleha. Très soutenue par son entourage, cette jeune sportive est décidée à réussir. « Je me fiche pas mal de ce que les autres pensent… J’ai confiance dans mon avenir. »
Cela fait six ans que Nadia pratique le basket en fauteuil roulant. « Je suis impatiente de participer à ces Jeux, mais j’ai un peu le trac, aussi. D’autres équipes s’entraînent dans de bien meilleures conditions et ont accès à des équipements sophistiqués, ce qui n’est pas notre cas. »
Le rôle de Saleha, sur le terrain, c’est la défense. Mais elle se défend bien dans d’autres domaines aussi, puisqu’elle est en passe de devenir juriste. La jeune femme vient d’entamer son dernier semestre de droit à l’université d’Hérat.
On peut s’affirmer par le sport. Kamila met précisément le doigt dessus : « Avec le basket, j’oublie mon handicap. Les différences ne comptent plus… Je me sens forte. »
« La guerre et les violences ont tout bouleversé en Afghanistan. La société est très sensible, ici, et c’est déjà une grande victoire pour nous que de représenter notre pays au niveau international. » Shabana espère offrir la médaille d’or à l’Afghanistan.
« La vie en Afghanistan peut être un enfer pour les personnes handicapées. Je me rappelle avoir souvent été la cible des critiques et des moqueries quand j’étais plus jeune. » Aujourd’hui physiothérapeute, Mulkara travaille pour le CICR et aide ses patients à traverser les épreuves qu’elle a endurées autrefois.
Frishta est de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan. Ce sera son quatrième tournoi à l’étranger. Elle étudie actuellement pour devenir physiothérapeute, comme sa coéquipière Mulkara.
Jamila a la polio mais cela ne l’empêche pas de s’entraîner dur pour le tournoi. Pendant son temps libre, cette lycéenne est aussi une brodeuse passionnée.
Le sport est un fantastique facteur d'égalité. Non seulement il est valorisant, mais il donne aussi à ceux qui le pratiquent les moyens de faire bouger les choses. À travers lui, des personnes handicapées acquièrent des compétences sociales essentielles ; elles gagnent en autonomie et se hissent au rang de héros. Une trajectoire parfaitement illustrée par les bouillonnantes joueuses de l'équipe afghane de basket en fauteuil roulant.
En mars, elles ont remporté de haute lutte leur match de qualification en Thaïlande, s'assurant ainsi leur ticket d'entrée aux Jeux asiatiques pour personnes handicapées, qui se dérouleront cette année à Jakarta, en Indonésie. Pour certaines d'entre elles, il s'agira de leur premier voyage à l'étranger et de leur premier tournoi sous les couleurs afghanes.
Elles rêvent toutes de la plus haute marche du podium. Avec une force de caractère forgée dans l'adversité, ces basketteuses veulent montrer au monde que l'Afghanistan, c'est aussi cela : un pays où le sport peut triompher du désespoir et de la violence.
Le CICR a introduit le basket en fauteuil roulant en Afghanistan il y a près de huit ans. Aujourd'hui, cette discipline rassemble quelque 400 sportifs répartis dans les diverses équipes du pays. « Ils développent une formidable confiance en eux une fois qu'ils se mettent à jouer », témoigne Jess Markt, conseiller du CICR pour le sport et l'intégration des personnes handicapées.