Nigéria : l’escalade du conflit fait payer un lourd tribut à des milliers de civils

04 février 2019

Maiduguri / Abuja (CICR) –Un centre de santé et des abris pour personnes déplacées ont été incendiés à Rann il y a quelques jours. Cette attaque est la dernière d’une série qui frappe l’État de Borno, dans le nord-est du Nigéria, provoquant la vague de déplacements de population la plus importante enregistrée depuis 2017.

« Des milliers de familles prises au piège des combats ont dû fuir pour survivre. Des parents et leurs enfants se sont réfugiés dans la brousse ; ils n’ont presque rien pu emporter et dorment dehors en pleine nature. Certains ont réussi à rejoindre des camps de fortune où ils reçoivent un minimum d’assistance, mais qu’en est-il des autres ? », interroge Markus Dolder, chef du bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Maiduguri.

Le centre de santé récemment incendié est celui où travaillaient les deux sages-femmes du CICR qui ont été enlevées et assassinées l’an dernier.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par la dégradation de la situation humanitaire dans le nord‑est du Nigéria. Le droit international humanitaire impose pourtant à toutes les parties au conflit armé d’épargner les civils », souligne Markus Dolder.

On estime que 55 000 personnes ont été déplacées au cours des deux derniers mois, dont plus de 30 000 ont rejoint la capitale de l’État de Borno, Maiduguri. Or cette ville abrite déjà plus d’un million de déplacés internes répartis dans 14 camps et dans des communautés d’accueil. Les camps existants ne suffisant plus à absorber l’afflux soudain de déplacés, les autorités s’apprêtent à en ouvrir un nouveau.

Le CICR a mis sur pied une intervention d’urgence à Maiduguri en coordination avec les autorités et d’autres acteurs humanitaires. Des abris temporaires pour 1 500 ménages sont ainsi en cours de construction et des articles ménagers essentiels, ainsi que des allocations en espèces uniques, sont distribués à tous les nouveaux arrivants dispersés dans les différents camps de déplacés.

 

Informations complémentaires :

 

Charbel Raymond Sfeir, CICR Maiduguri, tél. : +234 701 8799 256

Vincent Pouget, CICR Abuja, tél. : +234 703 5954 168