Point sur les opérations en Libye : l’intensification des violences force des milliers de personnes à fuir

25 avril 2019
Point sur les opérations en Libye : l’intensification des violences force des milliers de personnes à fuir
Bombardement dans le quartier sud d'Abou Salim, à Tripoli // EPA-EFE // EPA

Tripoli (CICR) – La situation humanitaire à Tripoli et aux alentours s'est fortement dégradée au cours des trois dernières semaines. Plus de 30 000 personnes auraient fui leur foyer pour trouver refuge chez des proches ou dans des bâtiments publics.

Les coupures d’électricité sont fréquentes dans les zones où les combats font rage. Les infrastructures et les services essentiels de Tripoli, comme les hôpitaux et les stations de pompage, sont mis à mal alors qu’ils étaient déjà fragilisés par les violences commises ces huit dernières années.

 « Nous sommes particulièrement inquiets pour les civils qui vivent près des lignes de front. Des quartiers résidentiels densément peuplés sont en train de se transformer en champs de bataille », met en garde Youness Rahoui, chef du bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Tripoli. « Il est aussi de plus en plus dangereux pour les agents de santé d’évacuer les blessés, car les bombardements aveugles se multiplient. Or il est vital que le personnel médical puisse mener ses activités en toute sécurité et que les hôpitaux, les structures de santé et les véhicules qui transportent les blessés soient protégés. »

Hamdi, un Libyen de 24 ans, a raconté à une équipe du CICR que sa famille avait dû fuir des tirs de missiles et d’artillerie lourde. « Au début, nous sommes restés chez nous, nous ne voulions pas partir. Mais quand les combats se sont intensifiés, c’est devenu intenable. Nous avions peur que notre maison soit touchée par un obus, alors nous sommes partis. […] Nous avons décidé de fuir de chez nous à la dernière minute. Nous ne nous étions pas préparés et n’avons rien emporté avec nous. Mes frères et moi étions censés être en classe pour passer nos examens, mais maintenant, notre vie est comme suspendue. Nous ne savons pas quand les choses vont revenir à la normale. »

 

Préoccupations humanitaires

  • Des milliers de personnes ont été déplacées. Beaucoup ont été accueillies par des parents ou des amis, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des lieux comme des écoles, qui ont ouvert leurs portes aux familles sans abri.
  • L’ensemble de la population libyenne peine à accéder aux soins de santé alors que les hôpitaux souffrent d’un manque chronique de matériel médical. Les structures de santé qui fonctionnent encore ont de plus en plus de difficulté à faire face à la situation.
  • Les combats se poursuivent et risquent d’avoir un impact sur des milliers de civils supplémentaires, ce qui conduirait à une forte hausse des besoins en assistance humanitaire.

 

Les activités du CICR

  • Ces trois dernières semaines, le CICR a fait parvenir des fournitures médicales suffisantes pour traiter 350 blessés à quatre hôpitaux urbains (Abou Salim, Al-Sbea, Yefren et Tripoli) et à trois hôpitaux de campagne (Kreimia, Gharyan et Tarhouna).
  • Depuis le début du mois et en coopération avec le Croissant-Rouge libyen, le CICR a distribué des vivres, des articles ménagers essentiels et des kits d’hygiène à près de 12 000 personnes déplacées (environ 2 000 ménages) à Tajoura, al-Fornaj, Zintan, Yefren, Sabratha et Tarhouna.

 

Informations complémentaires :

Rabab Al-Rifaï, CICR Libye (basé à Tunis), tél. : +216 26 903 485
Françoise Brigitte Lambert, CICR Dakar, tél. : +221 781 864 687
Krista Armstrong, CICR Genève, tél. : +41 79 217 32 87